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Le catalogue SRI : une checklist intéressante
Rassembler trois administrations en un même lieu n’est pas qu’une simple histoire de déménagement, c’est aussi une opération d’intégration et d’optimisation.

Le catalogue SRI : une checklist intéressante

Intégration progressive de l’intelligence dans les bâtiments 

Si vous voulez rendre un bâtiment ‘intelligent’, il est préférable de prendre cette décision dès la phase de conception de votre projet de construction ou de rénovation. Vous pouvez toutefois intégrer la technologie progressivement. Cette approche requiert cependant un inventaire précis des possibilités et un choix conscient des thèmes prioritaires. Il n’existe malheureusement encore aucune checklist applicable à toutes les situations. Le catalogue de services intelligents de l’indicateur SRI (Smart Readiness Indicator) peut constituer une solution intéressante. C’est en tout cas l’une des conclusions d’une analyse qui a été effectuée au sein du bâtiment Galilée à Bruxelles.

Sous l’impulsion de l’ex-ministre fédérale de la Santé publique Maggie De Block, il a été décidé de fusionner différentes administrations du secteur des soins de santé. « Un véritable plan stratégique a été élaboré, dont la première étape consistait à trouver un bâtiment approprié », déclare Koen Mees, le CEO de Freestone, un prestataire de services avec une expertise en matière d’immobilier, de construction, de PropTech et de ‘facility management’, qui a accompagné ce trajet. « C’est finalement le bâtiment Galilée qui a été retenu. Cet immeuble avait déjà été rénové en profondeur en 2001, mais avait encore besoin d’un sérieux rafraîchissement pour pouvoir héberger les trois administrations. »  

Les trois domaines prioritaires que l’on associe aux ‘smart buildings’ et qui ont servi de base au SRI ont chacun été associés à un certain nombre de critères d’impact (sept au total).

L’importance de l’intelligence dans l’optimisation des activités

Rassembler trois administrations en un même lieu nécessite des opérations d’intégration et d’optimisation. Koen Mees : « Suite à l’intégration, toutes les activités d’assistance, dont les tâches de ‘facility management’, devaient être confiées à une seule équipe. Cet exercice permet d’examiner et d’adapter simultanément ces différentes activités. Nous avons également examiné comment optimiser l’utilisation de l’espace au moyen de postes de travail flexibles. Pour créer un maximum de confort, nous avons fini par comprendre que le bâtiment nécessitait un certain niveau d’intelligence. Le complexe de bureaux de demain aura en effet recours à des ‘integrated workplace management solutions’ (IWMS). Le scénario idéal prévoit qu’une telle approche soit alimentée par des données provenant aussi bien des utilisateurs que du bâtiment, ce qui sera aussi le cas du bâtiment Galilée. »

Une analyse nécessaire

Ce n’est toutefois que lorsque les travaux de remise en état battaient déjà leur plein que la direction a décidé d’exploiter le potentiel des ‘smart buildings’. « Ce n’est évidemment pas la phase la plus adéquate. L’idéal serait de le faire dès le début d’un projet », souligne Koen Mees. « Ce n’est pas du temps perdu pour autant. Au contraire, la pratique nous a enseigné qu’il y a beaucoup de choses qui peuvent encore être améliorées facilement dans ce genre de projet. Des investissements supplémentaires minimes peuvent notamment générer des plus-values importantes, à condition toutefois de bien cerner les possibilités et d’identifier les points d’amélioration. C’est pourquoi nous collaborons depuis de nombreuses années avec Ingenium, un bureau d’études spécialisé, entre autres, dans les audits de bâtiments et d’installations. » 

L’analyse a révélé que beaucoup de choses pouvaient être améliorées dans le bâtiment Galilée sans trop d’investissements.

Un outil pratique nommé SRI

L’audit d’Ingenium portait aussi bien sur le bâtiment et les installations techniques que sur l’utilisateur. « À notre époque, il est logique que le bâtiment s’adapte aux attentes spécifiques de chaque utilisateur en matière de confort », explique Wim Boone, ingénieur et business development director chez Ingenium. « Le principe ‘one size fits all’ appartient définitivement au passé.   

Les systèmes de chauffage, de refroidissement, d’éclairage, … doivent pouvoir être personnalisés jusqu’à un certain point, mais cette personnalisation doit aller de pair avec un haut degré d’efficacité énergétique et être compatible avec la législation stricte appliquée par Bruxelles. Il faut savoir qu’il n’existe pas de définition globale de la notion de ‘smart building’. Tout dépend des besoins, du budget, du type de bâtiment, … Heureusement, il existe un outil tel que le SRI qui peut aider à faire des choix conscients. Le catalogue de services intelligents qui a servi de base à l’élaboration de cet indicateur constitue à nos yeux une source d’inspiration intéressante pour identifier les interventions susceptibles d’augmenter le degré d’intelligence d’un immeuble. » 

Comment ça marche, le SRI ? 

Le principe de base du SRI est triple : optimisation de l’efficacité énergétique, aptitude du bâtiment à répondre aux besoins des utilisateurs et capacité à réagir aux signaux émanant du réseau. Wim Boone clarifie : « Le SRI colle ainsi de près aux domaines prioritaires que l’on associe aux ‘smart buildings’ : ‘comfort & convenience’ (soit la possibilité de répondre aux besoins de l’utilisateur), ‘energy ­efficiency performance & operations’ (c’est-à-dire la gestion et l’utilisation intelligentes de l’énergie et des moyens) et, enfin, ‘energy flexibility’ (à savoir la capacité à piloter la demande en énergie et à constituer des réserves d’énergie). »

Le SRI repose sur une méthode qui attribue un score de fonctionnalité à des services dans neuf domaines, dont le chauffage, le refroidissement et l’éclairage. Sur la base des niveaux de fonctionnalité obtenus, une matrice ‘impact – domaine’ peut être élaborée pour sept critères d’impact différents (efficacité énergétique, confort, flexibilité énergétique, etc.). « L’intérêt de cette matrice réside dans sa capacité à montrer de façon simple dans quelle mesure un niveau plus élevé de fonctionnalité (intelligente) peut être atteint pour chacun des services », explique Wim Boone.   

« Prenons un exemple : plutôt que de chauffer tout un immeuble de 7 à 17 h, il est possible de ne chauffer que les espaces où travailleront réellement les gens, et ce, en mettant en place un système de détection des présences ou en consultant leur calendrier. La matrice ‘impact – domaine’ élabore alors une liste de base qui reprend les possibilités d’amélioration. Les data jouent ici un rôle central : comment les données issues des installations, utilisateurs, réseaux externes, … peuvent-elles être utilisées pour rendre l’environnement de travail plus sain, plus sûr et plus confortable ? »

Une multitude de possibilités 

Dans le cas de Galilée, Ingenium s’est inspiré du catalogue de services de la méthode SRI pour identifier les améliorations potentielles du bâtiment. Cette analyse a clairement révélé qu’il y avait beaucoup de choses qui pouvaient être améliorées sans trop d’investissements. Cela a permis de cibler les choix pour augmenter le niveau d’intelligence du bâtiment avec un budget limité. « Nous nous sommes attelés à chiffrer le retour sur investissement de chacun de ces choix », énonce Wim Boone. « Ce n’est pas très difficile pour des interventions destinées à réaliser des économies d’énergie, mais c’est une tout autre paire de manches lorsqu’il s’agit d’améliorer le confort, qui est un aspect beaucoup plus difficile à chiffrer. » « Il faut alors convaincre le maître d’ouvrage en énumérant des avantages concrets », embraie Koen Mees. « Productivité accrue, moins d’absentéisme pour cause de maladie, plus de créativité, etc. » Le plan d’action élaboré par Ingenium établissait une distinction claire entre investissements à court terme et investissements à long terme. « Rendre un bâtiment ‘smart’ est en effet un processus qui peut se dérouler étape par étape », indique Wim Boone. « L’analyse que nous avons effectuée pour le bâtiment Galilée démontre que beaucoup de points peuvent être améliorés sans qu’il ne faille dépenser des sommes folles. »  

Ingenium s’est inspiré du catalogue de services de la méthode SRI pour identifier le potentiel d’amélioration du bâtiment.

Un projet pilote prévoyant des capteurs supplémentaires

L’analyse a attiré l’attention de la direction sur Ingenium et Freestone. Pour des raisons budgétaires, les investissements seront réalisés progressivement. « La volonté de rendre le bâtiment intelligent est toutefois grande, comme l’illustre un cas d’essai récent où un certain nombre d’espaces de bureaux ont été dotés de capteurs supplémentaires », déclare Koen Mees. « L’objectif est d’étudier comment le taux d’occupation peut être connecté à des systèmes de climatisation et de nettoyage intelligents. Dans un premier temps, la collecte et l’interprétation des données jouent un rôle central. Combien de fois les salles de réunion qui avaient été réservées ont-elles été effectivement utilisées ? Y a-t-il eu une augmentation de la concentration de CO2 et/ou quand les valeurs maximales ont-elles été dépassées ? La température souhaitée a-t-elle été atteinte au moment où les visiteurs étaient présents ? Ce sont toutes des questions auxquelles nous voulons obtenir une réponse en analysant les données. Nous voulons ainsi démontrer que cette intelligence supplémentaire recèle bel et bien une valeur ajoutée et permet, par exemple, de mettre en place un système prédictif pour la climatisation d’une pièce. »

L’importance d’une interconnexion

Reste à savoir, bien sûr, si le bâtiment Galilée va devenir un bâtiment intelligent au sens propre du terme. « Telle est en tout cas la volonté de la direction », précise Koen Mees. « Il est important d’appréhender les choses dans leur ensemble et de ne pas perdre de vue qu’il y a des obstacles techniques et budgétaires, en particulier dans le cas de travaux de rénovation », poursuit Wim Boone. « Le résultat est que l’on travaille généralement à une optimisation des ‘silos’ : HVAC, éclairage, … Or, il faut savoir que le principal avantage en matière de finances et de durabilité réside dans un système interconnecté, qui permet à toutes les installations de communiquer entre elles. Ce n’est qu’ainsi que vous parvenez véritablement à obtenir de grandes quantités de données – et les informations qui en découlent – pour traiter de manière innovante la question de la durabilité, atteindre une efficacité optimale et créer un environnement de bureaux faisant la part belle au confort. »  

Dans le cadre du cluster ‘Smart Buildings in Use’ et du service technologique ‘C-Tech’, le CSTC rassemble des exemples de bonnes pratiques et d’enseignements concernant les bâtiments intelligents afin d’informer et d’inspirer les professionnels du bâtiment sur leur potentiel. Ces études de cas examinent les solutions technologiques, la manière dont elles peuvent créer une valeur ajoutée et les questions que l’on peut ou doit se poser pour rendre les bâtiments plus intelligents. Toutes les études de cas peuvent être consultées sur le site web www.smartbuildingsinuse.be/case-study/

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