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Le futur du photovoltaïque résidentiel en Wallonie
Le choix du PV est de moins en moins guidé par un simple investissement financier ‘opportuniste’ mais comme solution à des problèmes concrets de gestion énergétique.

Le futur du photovoltaïque résidentiel en Wallonie

En mai dernier, Techlink lançait une consultation auprès de ses membres installateurs wallons de systèmes photovoltaïques (PV) résidentiels. Plusieurs thèmes y ont été abordés : profil de l’installateur en 2021, évolution des ventes ces deux dernières années, compteurs communicants, perspectives futures… Découvrez les principaux résultats.

Profil de l’installateur PV résidentiel 

L’enquête nous éclaire d’abord sur la nature des installateurs PV résidentiels aujourd’hui. Tous les répondants sont actifs dans le photovoltaïque depuis 2008-2009, à deux exceptions près (l’un en 2007, l’autre en 2010). Cela correspond à l’entrée en vigueur du plan Solwatt en 2008, qui marquait le véritable démarrage de l’intérêt wallon pour le photovoltaïque. Les participants à l’enquête sont donc tous des ‘anciens’ qui ont traversé les diverses évolutions de la filière au cours des 13 dernières années.

Dans la très grande majorité des cas, les installateurs actifs en PV résidentiel n’installent pas (ou très peu) de systèmes de taille commerciale. Par ailleurs, la majorité des répondants déclarent avoir d’autres activités en dehors de l’installation photovoltaïque. Parmi ces activités hors PV, c’est l’installation de bornes de charge de véhicules électriques qui arrive en tête (2/3 des répondants), suivie des services d’électricité générale, tertiaire ou industrielle et des systèmes HVAC (surtout pompes à chaleur et climatisation). Le modèle de l’entreprise « PV uniquement » ne représente ainsi pas (ou plus) l’essentiel du marché d’installation.

Arnaud Etienne lors du Belgian Solar Day : « 2020 fut une grande année pour les installations photovoltaïques dans les trois Régions belges.»

Observations sur la période 2019-2021

Par rapport à 2019, la majorité des installateurs n’ont pas connu de croissance de leurs ventes PV en 2020. Les premières raisons citées en sont d’abord l’instabilité réglementaire (surtout le tarif prosumer), ensuite l’impact du Covid. Par contre, beaucoup de participants ont connu une croissance des ventes au 1er trimestre 2021, même si les durées de retour sur investissement annoncées étaient globalement similaires à l’année précédente, c’est-à-dire 7 ans en moyenne. Pour expliquer cette reprise suite à une année 2020 morose, sont cités le prix élevé de l’électricité et l’augmentation des besoins électriques résidentiels : pompes à chaleur, véhicules électriques, etc.

Deux tiers des répondants au questionnaire recommandent à leurs clients particuliers de ne pas faire remplacer leur compteur électrique par un compteur intelligent. Ils expliquent avoir encore besoin de plus de clarté sur le dossier et témoignent d’une certaine prudence par défaut. Par ailleurs, plusieurs répondants évoquent l’importance qu’auront l’autoconsommation, l’installation de systèmes de stockage et de bornes de charge comme motivations naturelles pour convaincre les ménages à faire remplacer leur compteur à l’avenir.

Perspectives futures

Sans changement notable, une grande partie des installateurs voient leurs futures ventes PV évoluer à la baisse, d’abord lentement jusque 2023, et ensuite de manière plus nette à partir de 2024. En cause, la progressive perte d’attractivité financière du PV, avec la fin du compteur qui tourne à l’envers et l’impact du tarif prosumer. On note également une crainte que le marché échappe aux électriciens et PME électrotechniques au profit d’acteurs plus gros (entrepreneurs, fournisseurs d’énergie, etc.).

Les répondants expriment spontanément avoir besoin de stabilité à long terme dans le secteur. La filière appelle également à veiller à maintenir un niveau de qualité suffisant dans le métier, par exemple via des exigences de qualité concernant aussi bien l’équipement, le travail d’installation et les règles de sécurité sur chantier, que la qualité des informations fournies aux particuliers. Les résultats montrent par ailleurs que le choix du PV est de moins en moins guidé par un simple investissement financier ‘opportuniste’ et se base de manière plus nette sur le besoin du PV comme solution à des problèmes concrets de gestion énergétique.

Même sans compteur qui tourne à l’envers, l’intérêt économique du photovoltaïque reste significatif.

Pour conclure

Malgré ces quelques mises en garde provenant du secteur, on observe dans ces résultats des signes encourageant sur la durabilité de la filière PV résidentielle. Concrètement, la reprise des ventes de systèmes PV début 2021 s’explique notamment par la volonté des ménages de se prémunir de la hausse du coût de l’électricité. Le PV est également envisagé pour contrôler les pics de consommation qui peuvent découler de la présence dans les habitations de systèmes qui chamboulent les profils de consommation électrique des ménages : pompes à chaleur, véhicules électriques, etc. Une partie des commentaires relatifs aux compteurs intelligents vont dans le même sens : les transformations des profils de consommation des ménages pourraient être des motivations suffisantes pour pousser certains ménages à faire remplacer leur compteur à l’avenir. Même sans compteur qui tourne à l’envers, l’intérêt économique du photovoltaïque reste significatif.

Techlink prône depuis toujours une approche holistique pour favoriser la transition énergétique. Du point de vue du législateur, cela implique d’éviter de recourir à la facilité de créer un subside à court terme comme incitant à un changement de comportement sociétal. Techlink encourage les différents cabinets et administrations à continuer de consulter et d’impliquer dans les décisions les métiers les plus proches du terrain et à communiquer régulièrement vers eux.  

Belgian Solar Day

Les fédérations des énergies renouvelables Edora et ODE, Becquerel Institute et Techlink ont organisé la troisième édition du Belgian Solar Day le 15 septembre dernier. Un public de 250 participants, composé d’experts, d’industriels et de responsables politiques ont répondu présent au grand rendez-vous annuel du secteur photovoltaïque ! Arnaud Etienne – Sector Manager ­Renewables chez Techlink : « 2020 fut une grande année pour les installations photovoltaïques dans les 3 Régions belges. Continuer de faire croître les capacités PV est essentiel pour que la Belgique atteigne ses engagements climatiques d’ici 2030. Outre cet objectif national chiffré, le PV joue également aujourd’hui un rôle-clé dans la transition énergétique. En effet, un système PV se combine admirablement bien avec l’arrivée dans les foyers des systèmes de gestion énergétique (CEMS), le déploiement en masse des véhicules électriques et de leurs bornes de charge, les communautés d’énergie, les tarifs capacitaires, etc. Tous ces mouvements de fond simultanés représentent de réels défis pour les électriciens et sociétés électrotechniques. Car ce sont bel et bien les installateurs que les clients vont consulter en premier lieu pour tenter de s’y retrouver dans tous les changements qui s’opèrent actuellement dans leur approvisionnement énergétique. C’est d’ailleurs un des principaux constats de l’étude LINK2030, ­menée notamment par Techlink sur l’avenir de notre secteur : le contexte énergétique du citoyen va continuer de se complexifier dans les prochaines années. Pour Techlink, il est donc important d’accompagner nos membres à travers tous ces changements afin qu’ils parviennent à saisir toutes les opportunités qui se présentent à eux dans cette transition énergétique. »    

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