Un logement, c’est un lieu de refuge, de sécurité et de confort. Le nid que l’on soigne, éventuellement en vue de le transmettre à nos enfants. Nous pensons donc le gérer en bon père/mère de famille.
Cet abri a cependant d’importantes émissions de gaz à effet de serre, à l’échelle pas seulement de la Wallonie mais de l’ensemble de l’Europe, à tel point qu’elle s’est accordée sur une vision et une directive majeure, tout récemment votée, en avril 2024.
En résumé, cette directive met fin aux incitants aux combustibles fossiles, exige l’établissement d’un plan national de rénovation des bâtiments, modifie l’échelle des labels PEB, change des définitions légales, impose des équipements d’électromobilité pour les bâtiments neufs ou les rénovations en profondeur, étend la vision sur l’impact du bâtiment tout au long de son cycle de vie.
Mais surtout, elle impose la mise en place de normes minimales de performance énergétique pour les bâtiments existants, avec un objectif phare : diminuer la consommation moyenne du parc de 16% d’ici 2030 (par rapport à 2020) et de 20 % d’ici 2035, en visant prioritairement les immeubles les plus énergivores. Si la manière d’y parvenir est laissée à l’appréciation de la Région, tout propriétaire d’un bien aujourd’hui labelisé G ou F, est potentiellement concerné. Ceci représente une petite moitié de l’ensemble du parc wallon !
Nul doute que des incitants, des soutiens, de l’accompagnement à la rénovation seront encore amplifiés au-delà de ce qui a déjà été renforcé sous la législature qui s’achève.
Toutefois, la Région wallonne ne dispose que de 24 mois maximum pour la traduire dans ses propres dispositifs législatifs. D’importantes concertations avec les acteurs de la construction, du logement, des propriétaires, des locataires seront essentielles à mener pour rendre effectif l’intention européenne dans des dispositifs qui soient concrets, réalistes, et en phase avec les objectifs.
C’est dans ce but que la Wallonie a mis sur pied, depuis fin 2022, l’Alliance Climat Emploi Rénovation (ACER), qui a déjà permis un grand nombre d’échanges avec toutes les organisations actives dans le secteur, sur un large panel de sujets. Ensemble, par le dialogue et l’amélioration de la compréhension mutuelle, je suis convaincu que nous pouvons atteindre un futur à bas carbone.
Une certitude, enfin, valable pour le court, moyen et long terme : tout acte d’investissement dans l’amélioration de la performance énergétique de votre bâtiment est un acte de bon sens pour votre patrimoine. Et cela représente une véritable opportunité de développement pour le secteur de la construction avec à la clé la création d’emplois durables et qualifiés.
Philippe Henry
Vice-Président du Gouvernement wallon
Ministre du Climat, de l’Energie, de la Mobilité et des Infrastructures