La thématique de l’eau potable nous confronte à des défis et nous inspire des solutions, aujourd’hui et demain. À l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, Viega présente un état des lieux de la question, en collaboration avec des chercheurs de l’Université de Gand. « Une collaboration accrue entre les chercheurs et le secteur de la construction est la clé pour préserver la qualité de l’eau potable et réduire la consommation d’énergie. Une bonne conception de l’installation, le système de gestion et les matériaux restent, à ce jour, nos meilleures armes, mais elles nécessitent une attention constante ».
Rien ne semble plus naturel qu’une eau fraîche du robinet ou délicieusement chaude sous la douche. Et pourtant… L’eau potable est en voie de raréfaction, notamment en raison du changement climatique, et les problèmes liés à notre approvisionnement énergétique font la une des médias. Une contamination biologique ou chimique reste, en outre, toujours possible. En bref, une approche globale et durable est nécessaire pour assurer la sécurité de l’eau potable, mais faire aussi en sorte que la chauffer ou la refroidir nécessite le moins d’énergie possible. Et c’est là où le bât blesse.
« En tant que fabricant de systèmes sanitaires, nous investissons résolument dans la recherche et le développement. À cet égard, nous nous réjouissons de l’apport de spécialistes tels que les chercheuses post-doctorantes Elisa Van Kenhove et Lien De Backer de l’UGent, qui mènent une étude scientifique sur la légionelle dans les systèmes sanitaires d’eau chaude et froide. Nous pouvons ainsi renforcer nos compétences et, de là, informer et former les installateurs, les bureaux d’études et les architectes. Logique : ce sont finalement eux qui doivent faire les bons choix sur le terrain », explique Jo Devos, Marketing Manager chez Viega Belgium.
Elisa Van Kenhove, ingénieur civil-architecte : « En tant que chercheurs indépendants, nous pouvons consacrer du temps à la recherche, sans pression commerciale. De telles collaborations, la transparence entre les entreprises et les Instituts de recherche et la communication sont vitales pour relever les défis de demain. Le chemin à parcourir est encore long, mais nous avons fait les premiers pas ».
En termes de contamination de l’eau, la température (entre 20° et 55°C), la stagnation et les pertes de pression sont les principaux problèmes à résoudre. Ces facteurs permettent, en effet, aux micro-organismes nuisibles de proliférer dans les tuyaux. La rareté de l’eau de pluie et des eaux souterraines et l’énergie (chère) sont, en outre, des défis relativement neufs, mais fortement corrélés à l’eau potable.
Elisa Van Kenhove : « L’eau est la source de toute vie. Elle contient elle-même littéralement beaucoup de vie. Les bonnes et les dangereuses bactéries (notamment la légionelle) pénètrent dans nos bâtiments de cette manière. Pour les éliminer, nous chauffons constamment l’eau à 60°C, ce qui nécessite bien sûr beaucoup d’énergie. L’eau qui sort du robinet d’eau chaude n’est pourtant généralement qu’à 38°C. Beaucoup de choses sont à améliorer dans ce domaine. La marge d’optimisation est vaste. Et c’est sans compter les pertes de distribution en cours de route, du réservoir aux robinets. Nous devons briser ce cercle vicieux ».
Lien De Backer, ingénieur industriel : « Il fait aussi de plus en plus chaud dans les locaux techniques, ce qui explique que la demande de refroidissement est vouée à augmenter. Le refroidissement et le chauffage sont tous deux de gros consommateurs d’énergie. Nous voulons évoluer vers une production d’eau chaude durable, sans compromis sur la sécurité et la qualité. Le chauffage à basse température est donc l’avenir. Mais un certain nombre de conditions doivent être remplies. Avec un système mal conçu, vous aurez toujours des problèmes de légionellose ».
Pour économiser l’eau potable, la première étape consiste à utiliser des dispositifs et des robinets économes en eau (par exemple, un pommeau de douche à économie d’eau). Pour éviter la contamination, il faut une installation avec le moins d’eau stagnante possible, non surdimensionnée, avec un débit d’eau et un rafraîchissement suffisants pour éviter les concentrations élevées de micro-organismes nocifs. Elisa van Kenhove : « Le défi est de le faire à basse température, sans ajouter de produits chimiques. Et le relever fait partie des recherches que nous menons ».
Jo Devos : « En utilisant des coudes de raccordement au lieu de raccords, nous réduisons fortement les pertes de pression, tout en améliorant le débit. Le tuyau peut ainsi être dimensionné plus petit, ce qui permet de réaliser des économies d’eau. N’oubliez pas aussi d’utiliser de bons matériaux, qui ne dégagent pas de substances nocives dans l’eau à l’instar du nickel, du plomb ou du fer ».
Lien De Backer : « Actuellement, l’accent est mis sur l’isolation et la ventilation. À juste titre, mais le secteur de la construction devrait également se sensibiliser à la problématique de l’eau potable. Les fuites d’eau, par exemple, passent encore souvent inaperçues. Nous considérons un bâtiment comme un tout et préconisons donc des concepts globaux. Chacun travaille encore trop en vase clos. Il serait bon que les fabricants commencent à collaborer davantage. Le BIM est un pas dans la bonne direction. À partir de nos modèles et simulations hydrauliques et biologiques, nous pouvons contribuer à prévoir l’impact à long terme ».
Jo Devos conclut : « C’est exactement la raison pour laquelle les partenariats entre des entreprises comme Viega et les universités sont si précieux. Nous travaillons actuellement à l’élaboration d’un outil pour un cahier des charges universel qui pourra servir de guide aux bureaux d’études et aux architectes, pour une conception tournée vers l’avenir et choisir les bons matériaux. Un exemple simple : quel type de système de canalisation faut-il choisir ? Il doit pouvoir faire plus que transporter de l’eau : il doit pouvoir résister à une désinfection thermique à 70°C, par exemple. C’est sur ces points que nous voulons informer et sensibiliser les prescripteurs et les installateurs ».
Le système Viega Smartloop Inliner a été spécialement conçu pour les grands bâtiments. L’innovation réside principalement dans l’intégration de la conduite de retour interne (en polybutène) dans la colonne d’eau chaude montante en cuivre de 28 mm. Comme l’eau refroidit beaucoup moins, chaque étage bénéficie d’une meilleure gestion de l’énergie. Dans les bâtiments à plusieurs étages, cette technologie permet de réduire les pertes de chaleur de 30 %, et donc d’économiser l’énergie correspondante. D’autre part, l’eau chaude présente dans la conduite est constamment renvoyée vers le système de chauffage à partir du dernier raccord en T de la colonne montante. Il y a donc toujours un volume d’eau chaude suffisant dans chaque dérivation, à chaque étage, sans pertes d’eau coûteuses.