Tous ceux qui connaissent un peu le secteur de l’installation savent depuis un certain temps que la transition énergétique va transformer le rôle de l’installateur. Bien que le secteur de l’enseignement en soit également conscient, le contenu et l’attrait des formations techniques évoluent trop lentement dans la bonne direction. Les écoles (supérieures) et les centres de formation doivent impérativement accélérer le pas si nous ne voulons pas finir par manquer d’installateurs qualifiés et en nombre suffisant.
La transition énergétique va considérablement changer le rôle de l’installateur. Le passage aux sources d’énergie renouvelable pour éviter d’épuiser davantage les ressources non renouvelables et réduire nos émissions de CO2 est inévitable. Ainsi, l’installateur doit désormais, tant dans les projets de construction neuve que de rénovation, tenir compte beaucoup plus qu’auparavant de diverses normes en matière d’efficacité énergétique. Cependant, le plus grand changement pour l’installateur provient du fait que l’efficacité énergétique n’est véritablement optimisée qu’en faisant interagir différentes techniques. Cela est rendu possible grâce à la digitalisation qui a transformé le secteur de l’installation, comme par exemple en synchronisant le fonctionnement d’une pompe à chaleur avec la production des panneaux solaires, ou en mettant en place des systèmes complets de gestion de l’énergie. C’est dans ces conditions que l’on peut réaliser les plus grands gains énergétiques. Le tout est plus que la somme des parties.
Chez Cebeo, nous prévoyons donc une convergence des métiers d’électrotechnicien et d’installateur HVAC. À terme, une évolution vers des techniciens multi-compétences est à prévoir. Cela signifie également que l’installateur, en tant qu’expert dans différentes techniques, devra jouer davantage un rôle de conseiller auprès du client final dans les projets de (re)construction. Il devra être capable de répondre à des questions telles que « Comment utiliser au mieux l’électricité solaire pour les différentes installations de mon bâtiment ? » ou « Le choix d’une pompe à chaleur est-il le meilleur que je puisse faire en fonction des autres installations de mon bâtiment ? ».
Attention, les installateurs en électricité et HVAC peuvent également décider de collaborer de manière structurée pour mieux harmoniser les techniques et installations d’un bâtiment afin d’améliorer l’efficacité énergétique. Mais il y aura toujours quelqu’un pour piloter cet écosystème et assumer la responsabilité finale. Et cette personne doit connaître toutes les techniques et installations.
Il est évident que l’enseignement doit s’adapter à ce rôle changeant de l’installateur. Cette évolution est déjà en cours, mais selon nous, Cebeo, elle est trop lente. Par exemple, le rôle de conseil attendu de l’installateur est insuffisamment abordé dans les formations, qui continuent à produire des profils purement techniques sans prêter attention aux nouvelles compétences de consultance ou commerciales qui caractériseront (ou caractérisent déjà) le métier. Nous devons également rendre ce métier plus attractif.
En somme, l’installateur a un rôle crucial à jouer dans la transition énergétique, mais nous devons lui fournir tous les outils pour qu’il puisse le remplir avec brio. Avec le Cebeo Campus, nous organisons chaque année 300 formations à travers toute la Belgique, y compris des formations sur la transition énergétique et la gestion de l’énergie. Mais c’est aussi l’enseignement traditionnel qui doit fournir ces connaissances. Nous lançons donc un appel chaleureux aux écoles (supérieures) et aux centres de formation pour qu’ils révisent leurs curricula pour les futurs installateurs. Plutôt aujourd’hui que demain. Il y a déjà aujourd’hui une pénurie d’installateurs, mais si nous ne prenons pas en main les formations, s’y ajoutera inévitablement une carence qualitative. »
Michèle De Brabandere
Market Manager Building chez Cebeo